Notre-Dame de Salut

«On apercevait le bassin plein de navires qu'on déchargeait...et, derrière, la Côte de la Vierge avec sa vieille chapelle toute grise.» (Guy de Maupassant)

Erigée au XIe siècle selon l'histoire, par le comte Baudouin, cette chapelle fut reconstruite au XIIIe siècle. Elle ne prend le nom de Notre-Dame de Salut qu'au début du XVIIIe siècle. Jusqu'à la Révolution, elle fait partie du prieuré de Bourg-Baudouin, dépendant de l'Abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp. C'est là que sont accueillis les pèlerins du Nord de la France venus honorer le Précieux Sang.

Ce site ou Burgos au temps de Rollon va se retrouver momentanément fortifié pendant les guerres de religion, mais en 1615 les Fécampois exigent la démolition de cette forteresse qui les domine.

photo Notre Dame de Salut
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C'est grâce à sa « situation remarquable pour les navigateurs » que  Notre-Dame  de Salut, par le décret de l'Assemblée nationale du 6 août 1792 va échapper à la destruction révolutionnaire ; elle retrouve ensuite sa vocation religieuse au XIXe siècle quand les nombreux marins pêcheurs de Fécamp vont faire de cette chapelle le but de leur pèlerinage. Ils s'y rendent avant et après leurs voyages à Terre-Neuve en passant par le chemin nommé « la sente aux matelots ». Un pèlerinage annuel a lieu également en cette chapelle le jour de l'Annonciation en Mars, c'est la Marchèque, fête très populaire dans le Pays de Caux.

De la chapelle du XIIIe siècle il ne reste

qu'une partie du transept et le choeur. La charpente de la nef déjà délabrée au XVIIIe siècle n'a pas résisté à l'ouragan de 1800. La nef se trouve donc à ciel ouvert.

Pendant la seconde guerre mondiale, les bombardements de 1942 ont provoqué l'effondrement du clocher, mais les Fécampois l'ont fait réédifier et surmonter par une statue dorée de la Vierge à l'Enfant qui avait été offerte en 1902 par un armateur de la ville.

A l'intérieur, de nombreux ex-voto marins offerts pour se mettre sous la protection de Marie ou pour la remercier d'avoir survécu à un

photo Notre Dame de Salut
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naufrage.Ils sont exposés dans des vitrines et il serait souhaitable, cette chapelle ayant un caractère d'authenticité qui n'échappe à aucun visiteur, que ces ex-voto, peintures en majorité (Grandin) soient toujours conservés dans leur contexte actuel comme les donateurs l'ont voulu.

Car, aujourd'hui,  Notre-Dame  de Salut reste toujours un endroit de recueillement, et nombreux sont ceux qui fleurissent ou éclairent d'un cierge la Vierge en pierre blanche réalisée en 1948 par Jacques Touzet qui tient symboliquement un trois-mâts sur ses genoux.

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Claire Chauvin