Bien que des chartes anciennes (1006 et 1088) attestent de l'établissement de l'église Saint-Etienne, il est très probable qu'elle existait déjà sous ce vocable a la fin du premier millénaire. Modeste lieu de culte dépendant de l'Abbaye de Fécamp, elle accueillait la population maritime déjà nombreuse.
En 1506, Antoine Bohier, XVe Abbé de Fécamp, décida d'entreprendre la réédification de l'église pour lui donner de plus amples proportions. Au moment de son départ pour l'abbaye St-Ouen de Rouen, seuls la tour, le transept, l'abside et le portail méridional (classé) étaient achevés, et on en resta là.
Le vendredi 23 juillet 1563, d'après un témoin oculaire de l'époque, Charles IX et Catherine de Médicis, sa mère, de passage à Fécamp, furent accueillis dans la liesse générale; on tira même des salves d'artillerie à l'aide de deux canons placés préalablement dans la tour de l'église par crainte des protestants... Mais le zèle intempestif
d'un des canonniers embrasa la tour! De l'église, il ne subsista que le sanctuaire, le transept et le portail méridional. Commencés aussitôt après la catastrophe, les travaux de rénovation durèrent 15 ans. Toutefois, l'église restera privée d'un clocher digne de ce nom jusqu'au XIXe siècle...
Jusqu'à la Révolution, l'église connut des embellissements successifs dont la réalisation fut possible grâce à la générosité des paroissiens ; la « paroisse du port » était devenue la plus importante des paroisses que Fécamp comptait alors.
Ces mêmes paroissiens se montrèrent hardis durant les années sombres de la Révolution, n'hésitant pas à faire front devant les injonctions et vexations de l'Assemblée communale, mais ils ne purent empêcher l'enlèvement des cloches ni la spoliation de biens mobiliers. Et l'église se dégrada: en 1793 elle présentait un aspect lamentable... Le culte fut interdit et l'édifice connut des destinations bien éloignées de son objet: caserne, prison, grenier à fourrage... La municipalité écrivit même au Sous-Préfet qu'il conviendrait, entre autres pour des raisons de sécurité, de démolir l'église.
C'en était trop pour les paroissiens dont l'émotion fut à son comble. Ils décidèrent de prendre à leur charge les travaux de consolidation puis de rénovation, et l'église put être rendue au culte en 1802.
Des travaux successifs firent de l'église Saint-Etienne l'édifice que l'on connaît actuellement: elle fut agrandie vers l'ouest en 1830 ; la nouvelle sacristie date de 1852, et le grand portail de 1865. L'architecte Camille-Albert commença l'édification du clocher en 1887 ; après un temps d'arrêt, il ne sera complètement achevé qu'en 1904 avec ses 4 clochetons caractéristiques dont l'un fut tronqué par la foudre le 3 septembre 1915 :
le morceau détaché tomba à l'intérieur de l'église, tuant une personne et blessant une autre... Deux chapelles nouvelles, au nord-est, datent de 1902, tandis que le rehaussement de la couverture au sud-ouest à la fin du XIXe siècle, avait permis la création d'une chapelle.
A l'intérieur, on remarque une statue équestre de Saint-Martin, en bois du XVIIIe siècle, et deux autres, de Saint-Pierre et de Saint-Etienne, la chaire, du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Capucins, le maître autel en marbre, de 1882, un tableau de Le Mettay « Jésus à la colonne » offert par l'auteur en 1759, et également 19 belles verrières et 2 rosaces, la plupart posées à la fin du XIXe siècle.
Eglise de la Paroisse Saint-Guillaume de Volpiano de Fécamp, Saint-Etienne reste le lieu de prière privilégié des marins : chaque année, vers le mois de février, a lieu la « Saint-Pierre des Marins», perpétuant le souvenir du Grand Pardon qui marquait le départ des terres-neuvas.
D'aprés les ouvrages « L'église Saint-Etienne de Fécamp », Daniel Banse 1922, et « Saint-Etienne de Fécamp - l'église aux cent merveilles », David Bellamy
EGLISE SAINT-ETIENNE
(Décembre 2014)
Il faut sauver l’église Saint-Etienne, c’était notre cri il y a déjà quelques années. L’appel a été entendu. Grâce à la Fondation mise en place par M. DAUDRUY, des réalisations ont été faites. Le portail Saint-Martin classé monument historique pourrait bénéficier d’une restauration.
Ceci annoncé par M. Arnaud DAUDRUY et Mme Stéphanie MICHAUT-DAUDRUY, enfants de M. Marc DAUDRUY.